La dysphasie est au langage oral ce que la dyslexie est à la lecture : une difficulté durable qui touche 2 à 3% des enfants. Un retard de langage isolé, c’est-à-dire non associé à des retards sur d’autres plans, permet souvent de détecter la dysphasie chez l’enfant. Qu’est-ce que la dysphasie et comment aider un enfant dysphasique ?
Qu’est-ce que la dysphasie ?
« La dysphasie est un trouble structurel, primaire et durable de l’apprentissage et du développement du langage oral. »
Tentons de décoder cette définition qui nous est donnée sur dysphasie.org :
– trouble structurel : il touche à la structure du langage, c’est-à-dire aux compétences innées qui permettent à tous les enfants d’apprendre à parler. On oppose les troubles structurels aux troubles fonctionnels qui touchent aux accessoires du langage : l’articulation, etc.
– trouble primaire : il provient de dysfonctionnements au niveau des capacités langagières du cerveau. On oppose les troubles primaires aux troubles secondaires qui s’inscrivent dans un tableau plus vaste : retard de développement, troubles de l’attention, etc.
– trouble durable : une personne dysphasique le reste tout au long de sa vie. Il est donc essentiel de lui fournir les outils pour vivre avec.
– trouble de l’apprentissage et du développement du langage : la dysphasie se manifeste lors du développement du langage oral, donc dès le plus jeune âge et généralement avant l’entrée au CP.
Quels sont les signes de dysphasie ?
Il existe plusieurs types de dysphasie aussi les signes sont assez divers. Un enfant dysphasique peut avoir les difficultés suivantes :
– difficultés à comprendre ce qu’on lui dit (comprend un mot à la place d’un autre par exemple),
– difficulté à prononcer correctement les mots,
– difficulté à se situer dans le temps et dans l’espace et mal à l’aise avec les notions abstraites,
– difficultés à construire des phrases et à diversifier son vocabulaire.
Bien sûr toutes ces difficultés sont à mettre en rapport avec l’âge de l’enfant. Un enfant qui ne comprend pas tout, prononce mal et construit mal ses phrases à 2 ans et demi n’est pas forcément dysphasique. Chez l’enfant très jeune, c’est avant tout le retard de production du langage qui sera le signe d’alerte.
Comment établir un diagnostic ?
Un diagnostic de dysphasie ne sera établi de manière ferme qu’à partir de 5 ans. Mais cela n’empêche pas la prise en charge dès 3 ans pour les enfants qui présentent des signes de dysphasie. Le diagnostic sera établi par un orthophoniste, sur prescription du médecin, et souvent en coordination avec un psychomotricien ou un pédopsychiatre.
Comment accompagner un enfant dysphasique ?
- D’abord et avant tout en lui apportant l’aide d’un orthophoniste. Les séances seront rapprochées (minimum deux fois par semaine) et à commencer au plus tôt (ne pas attendre d’avoir un diagnostic ferme).
- Ensuite, en adaptant votre communication au quotidien, pour qu’il vous comprenne mieux et ressente moins de frustration :
- Parlez lentement, en articulant.
- Faites des phrases courtes.
- Laissez-lui le temps de répondre, ne parlez pas à sa place.
- Reformulez si besoin mais sans l’obliger à répéter.
- Appuyez-vous dès que possible sur des supports visuels (le Makaton peut aider…).
- Mettez-vous bien en face de lui pour lui parler, à sa hauteur.
- Vérifiez qu’il a compris.
- Enfin, en sensibilisant son entourage (enseignant, famille, …) pour que tout le monde s’adapte et reste bienveillant vis-à-vis de ses difficultés. Pourquoi ne pas utiliser un livre illustré pour expliquer la dysphasie à son enfant ou à son entourage :
Pour finir, une petit vidéo qui résume tout ça :
Pour en savoir plus :
– liste âge par âge des signes de dysphasie
– les différents types de dysphasie
– Qu’est-ce que le Makaton ?
– Association Avenir Dysphasie
– Fédération Française des Dys
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