Le quotidien de nos enfants est ponctué par nos exigences : manger seul, monter les escaliers, demander quelque chose correctement, se laver les mains, mettre ses chaussures, nommer les couleurs, etc. Or on est parfois surpris de constater qu’il met son manteau seul ou parvient à ouvrir son yaourt seul quand il est à l’école, alors qu’il ne le fait pas chez nous, ou bien que chez papi et mamie il a besoin qu’on l’aide pour manger alors qu’il est autonome chez nous…
Pourquoi faut-il aligner les exigences de l’entourage ?
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Parce-qu’à chaque acquis on peut passer à l’étape suivante… encore faut-il savoir que c’est un acquis.
Pour nos Tortunettes, chaque apprentissage est le fruit d’un processus assez long. Une fois ce processus achevé, on peut passer à l’apprentissage suivant. Il est important que chaque personne dans l’entourage de l’enfant (les parents bien sûr mais aussi la crèche ou la maîtresse, l’ATSEM, les animateurs de la garderie, les papis et mamies, la nounou, etc.) sache où l’enfant en est pour l’aider à passer au stade suivant.
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Parce-que chaque apprentissage passe par un accompagnement parfois conséquent… qu’il ne faut pas disperser.
Fixer une exigence vis-à-vis de l’enfant demande souvent de l’énergie : lui montrer comment faire, prendre patience lorsqu’il met du temps à faire, ne pas céder lorsqu’il refuse de faire, etc. Ces efforts seront d’autant plus efficaces si les exigences de l’entourage sont alignées. En outre, on gagne à multiplier les occasions de mettre en pratique ses apprentissages en cours : par exemple si l’enfant sait retirer ses chaussures et apprend maintenant à les mettre, il faut multiplier les occasions de lui faire mettre ses chaussures.
Comment aligner les exigences de l’entourage ?
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Partager régulièrement les acquis
La première chose pour aligner les exigences est de partager les acquis. Par exemple, avant un séjour chez les grands-parents, faites une liste de ce qu’ils peuvent (et doivent) attendre de l’enfant : manger seul, se laver les mains, retirer sa couche, etc. Vous pouvez également partager régulièrement avec l’école ou la crèche un tableau des acquis :
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Acquis
(le fait systématiquement seul)
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En cours d’acquisition
(le fait avec de l’aide)
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Non acquis
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Retirer son manteau
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x
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Retirer ses chaussures
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x
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Mettre ses chaussures
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x
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Mettre son manteau
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x
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Tenir son crayon correctement
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x
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Découper
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X
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Coller
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x
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Aller aux toilettes
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x
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Ouvrir son yaourt
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x
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Formaliser les exigences
Lorsque l’enfant est prêt à passer à un nouvel apprentissage, il peut être utile de formaliser de manière détaillée ce que l’on va attendre de lui pour que chacune des personnes qui s’en occupe au quotidien lui demande les mêmes efforts. Par exemple, vous pouvez définir l’endroit où se fera l’habillage de l’enfant et afficher le tableau suivant à proximité :
Habillage
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Déshabillage
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Manteau
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Seul
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Seul
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Chaussures
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Seul
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Chaussettes
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Seul
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Couche
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Le faire asseoir
Lui mettre la couche devant les pieds pour qu’il les mette dedans
Lui faire monter la couche seul (l’aider à passer les fesses)
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Seul
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Pantalon
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Le faire asseoir
L’aider à enfiler un pied dans chaque jambe
Lui faire monter le pantalon seul
(l’aider à passer les fesses)
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L’aider à passer les fesses
Le faire asseoir
Lui faire retirer les jambes seul
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Pull et tee-shirt
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L’aider à passer la tête
Lui faire enfiler les manches en l’aidant le moins possible
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Lui faire tirer le col vers le haut puis vers l’avant pour retirer la tête, en l’aidant le moins possible
Lui faire retirer les manches seul
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Laisser la possibilité d’avoir des exigences spécifiques
On peut tout de même différencier certaines exigences. Par exemple, l’orthophoniste et la maîtresse n’auront peut-être pas les mêmes exigences vis-à-vis de l’enfant. En effet, les exigences de la maîtresse sont celles imposées à l’ensemble de la classe et sont de nature académique (par exemple apprendre les couleurs, commencer à reconnaître les lettres) alors que les exigences de l’orthophoniste sont focalisées sur les difficultés de l’enfant (par exemple prononcer tel ou tel son correctement ou s’approprier la construction de la phrase). En outre, l’orthophoniste peut vouloir prendre soin de mettre l’enfant en situation de réussite, afin de motiver ses apprentissages et parfois compenser ce qu’il vit en classe…
2 mots à retenir : synchronisation et dosage !
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