Qui parmi vous n’a jamais été blessé ou agacé par les remarques d’un ami, voisin ou collègue concernant votre Tortunette ? A l’approche de la journée des aidants, un petit florilège pour vous faire sourire…
Les réactions face à un enfant qui a un retard de développement sont très variées, et pas toutes heureuses, en voici quelques-unes que vous reconnaîtrez certainement !
- Le déni : « n’importe-quoi ces médecins, ton enfant il va très bien » ou « des enfants qui ne parlent pas à 3 ans, il y en a plein »
- Le catastrophisme : « mon dieu, il va être handicapé toute sa vie !? » (règle numéro 1 : ne jamais utiliser le terme « handicapé » devant un parent qui ne l’emploie pas… ») ou « heureusement il y a de plus en plus de structures d’accueil pour les enfants et adultes handicapés » (au cas où vous n’aviez pas encore réfléchi à ce que fera votre enfant une fois adulte, voilà qui est fait)
- La question qui tue : « mais ils ne l’avaient pas détecté pendant ta grossesse ? » (et si on l’avait détecté, so what ?)
- La comparaison hasardeuse : « j’ai des amis qui ont un fils autiste / dyslexique / surdoué / allergique au gluten et il s’en sort très bien » ou bien « et c’est vrai que c’est compliqué » (…)
- La mise à distance : chez ceux qui ne peuvent pas supporter que l’on mette leur enfant dans le même sac que le vôtre « oui, Julia aussi a du mal à se faire des copines cette année mais elle n’a aucun mal à communiquer avec les autres enfants (elle) »
- La petite phrase bienveillante : « tu sais, moi ton enfant je le traite comme un enfant normal » (ah bon parce-qu’il n’est pas normal ??) ou bien « moi quand Suzie a voulu inviter votre fille, ça ne m’a posé aucun soucis » (ah bon, parce-que ça aurait dû ???) ou bien « pendant l’anniversaire il a bien participé, il a même réussi à faire certains jeux avec les autres enfants et il est loin d’être bête » (mais vous vous attendiez à quoi ??)
- L’égocentrisme : chez ceux qui peuvent passer la soirée à vous parler des problèmes d’otite de leur enfant ou de ses difficultés en maths.
- Le trop-plein de précautions : chez ceux qui ne vous parlent plus jamais des problèmes de leur enfant parce-que par comparaison ça leur paraît futile.
- La recherche de solutions : « j’ai une collègue qui a essayé l’hypnose / le régime à base d’huile de poisson / le brain gym sur son enfant et ça a fait des miracles »; « écoute, je te donne le numéro de mon pédiatre, c’est VRAIMENT un excellent pédiatre, il faut qu’il voit ton fils » (merci mais il ne s’agit pas d’une bronchite mal soignée là :-))
- La culpabilisation : « les enfants d’aujourd’hui passent beaucoup trop de temps devant les écrans, à force ça a des conséquences » ou « ce serait pas les médicaments pour l’asthme que tu prenais pendant ta grossesse qui ont pu avoir des effets indésirables ? » ou bien « j’ai toujours trouvé que tu faisais tout à sa place, maintenant il en profite » ou « c’est toi qui lui a donné un mauvais gêne ou c’est ton mari ? »
- La phrase de trop : « bon ben si vous vous posiez la question d’avoir un deuxième enfant, au moins vous êtes fixés ! »
- La foi : »Si Dieu a mis Tortunette sur ta route, c’est qu’Il avait ses raisons » ou bien « Si Dieu te fait subir cette épreuve (sic), c’est parce-qu’Il sait que tu es capable de faire face » (Amen)
- Et la meilleure pour la fin, celle que tous les parents d’enfant qui a un retard de langage ont entendu : »Einstein a parlé à 4 ans tu sais » (ok, mon enfant est en fait un génie des mathématiques, c’est ça ?).
Nous nous moquons un peu mais il faut reconnaître que trouver les bons mots n’est pas facile pour l’entourage. Ce n’est pas simple pour les autres de comprendre qu’on ne veut pas qu’ils appuient sur les différences de notre enfant mais qu’ils prennent en compte la différence de notre vécu de parents. Qu’on ne veut pas qu’ils nous apportent des solutions mais qu’ils nous soutiennent moralement quand nous en cherchons ou qu’un coup de main de temps en temps est le bienvenu. Qu’on ne veut pas qu’ils minimisent les difficultés de notre enfant mais qu’on a besoin qu’ils les reconnaissent.
C’est l’art délicat de fréquenter des parents d’enfants différents… pas étonnant que beaucoup prennent (ou gardent) leurs distances 🙂
Si vous avez des anecdotes à ajouter à notre florilège, n’hésitez pas à poster un commentaire !
Bonjour , merci pour ce site il est vraiment parfait il redonne confiance aux parents qui ont un fils qui a des retards etc … moi le plus dur que j’ai pu entendre parce que mon fils a eu un retard global de la croissance c’est « moi ma sœur a eu un garçon autiste bon c’est vrai elle ne l’as pas voulu c’etait Dur aujourd’hui mon nouveau à plus de 20 ans il c’est marié malgres son handicap ce n’est pas normal que votre fils ne marche pas et parle pas après 18 mois « bon …. déjà en tant que parents sa nous stress et en plus avoir entendu sa m’avait blessée un enfant qui a un retard est malheureusement jugé très rapidement quelque fois c’est juste que l’enfant est feneant
Bonjour,
oui effectivement les gens peuvent être maladroits même les plus proches. Pour exemple mon père a cru bon de me dire après un séjour passé chez ses amis pédiatres de renom et parents d’une fille avec une T21 : « il est handicapé, il ne faut pas avoir d’espoir sur son avenir »… Voilà de quoi te démoraliser alors que tu essaies justement de ne pas penser à sa vie d’adulte! Je sais que ce n’est pas méchant mais bon c’est dur à entendre…
Merci pour votre blog.
Merci pour ce partage. Je découvre les difficultés de mon fils de 18 mois, et je suis bouleversée par la situation. Les réactions des autres me blessent et m’irritent souvent. Auriez-vous des conseils au sujet de la communication avec l’entourage ou les curieux ? Des phrases toutes faites qui peuvent aider à clarifier sans agressivité ? J’ai l’impression de devoir rassurere et consoler mon entourage alors que les médecins ne sont pas confiants. MERCI
Bonjour Charlotte, merci pour votre commentaire. Effectivement, ce n’est pas toujours facile de trouver les mots pour les autres. Si ce sont des proches, je pense que vous pouvez essayer de leur expliquer que vous avez besoin de soutien et que la manière dont ils s’y prennent, les mots qu’ils emploient ne sont pas les bons. Si ce ne sont pas des proches, pour ma part je laisse couler et j’essaie de me dire que j’aurais pu être tout aussi maladroite à leur place… Si les commentaires sont vraiment déplacés, moi j’aime bien la petite phrase : « je vous dérange parce-que je suis différent ? Et bien vous vous me dérangez car vous êtes tous pareils ! ». N’hésitez pas à venir partager votre collection de petites phrases sur notre groupe facebook : https://www.facebook.com/groups/1677962585785883/. Bon courage.
Bonjour ma fille à 16 mois et ne tiens pas assise seule .. elle et suivie depuis ses 6 mois pour l’instant tous les examens qu’elle a pu passer même la première étape d’analyse génétique n’ont rien donné ! Il nous reste à attendre encore une année pour l’ultime analyse génétique (génome) des fois c’est compliqué comme quand une personne vous dit : « ben dis donc elle est un peu fendante cette petite » juste après être sorti de chez le pédiatre qui vous annonce que votre fille a un problème neurologique (hypothèse) et vous parle de handicap. Je le suis mordu la langue et j’ai fait un sourir bien hypocrite car toute façon répondre à leur ignorance ne résoudra rien. Malgré ça je reste positivé car ma fille fait d’énorme progrès grâce au professionnel (kine,psychomotricienne et orthophoniste) chaque semaine. Mais je suis triste pour elle elle va devoir grandir dans ce monde avec ses difficultés et des regards ainsi que des mots lourds pour elle. Je ferai au mieux pour lui apprendre à être forte et tolérante face à tout ça.
Courage à toute les mamans de tortunettes et vous êtes des mamans au top
Merci pour ce blog