Retard de langage : avez-vous pensé à l’ostéopathie ?

Jean-Marie Briand, ostéopathe spécialiste des jeunes enfants, nous explique comment l’ostéopathie peut aider les enfants qui ont des difficultés de langage en libérant la structure anatomique qui permet le langage.

L’ostéopathie, comment ça marche ?

L’ostéopathie est une médecine exclusivement manuelle. L’ostéopathe utilise ses mains qui sont son unique outil, à la fois diagnostic et thérapeutique. Ce qu’il cherche à déterminer c’est si l’organisme des patients répond à des critères de mobilité, de liberté, de souplesse satisfaisants et si les tissus ont une vitalité suffisante pour fonctionner de façon optimale. Il examine chaque point du corps et non uniquement la zone qui pose problème car tout déséquilibre en un point peut agir sur d’autres endroits. Le corps fonctionne comme un ensemble. Quelqu’un qui a mal à la tête peut avoir un déséquilibre de cheville qui crée ces maux de tête ! On a donc besoin d’équilibrer chaque partie du corps pour faire disparaître le symptôme.

Qu’est-ce que l’ostéopathie peut apporter à un enfant qui a un retard de langage ?

Que ce soit un retard de langage, un déséquilibre ophtalmologique ou ORL, il est rare qu’il n’y ait pas au moins une facette d’ordre mécanique. Quand il y a un retard, la structure anatomique (les os, les muscles, les ligaments, les organ

es, etc) qui permet le langage a toutes les chances d’être perturbée. Le rôle de l’ostéopathe est de rééquilibrer cette structure, c’est-à-dire l’outil qui permet le langage.  L’orthophoniste fait travailler les organes pour créer les mouvements nécessaires au langage et l’ostéopathe crée de l’équilibre dans la structure pour faciliter ces mouvements. Leur action est donc totalement complémentaire.

Comment se passe la prise en charge ?

On ne peut pas déterminer un nombre de séances a priori, c’est très variable d’un enfant à l’autre. Mais typiquement, on va commencer par 3 ou 4 séances de rééquilibrage puis une séance de suivi de temps en temps. Ces séances de suivi s

ont nécessaires car s’il y a un déséquilibre au niveau de la structure, on le corrige mais il ne disparaît pas complètement.

Une séance 30 à 45 minutes. L’ostéopathe identifie avec ses mains les tissus qui pourraient mieux fonctionner. Chez le tout petit, la séance étant plus courte (l’enfant en bas âge étant moins patient envers les soins), il traite les déséquilibres au fur et à mesure qu’il les détecte. Chez les plus grands, à partir de 3-4 ans il a le temps d’élaborer une stratégie de traitement. Le traitement consiste en un geste d’appui qui permet aux tissus de s’auto-équilibrer. Ce n’est pas un geste actif de correction.

Quels progrès peut-on en attendre ?

Les progrès sont difficiles à mesurer mais plus le problème est d’ordre mécanique, plus on constatera de progrès. Il faut par ailleurs agir le plus tôt possible car plus les tissus sont fixés, plus ils ont eu une incidence sur le fonctionnement profond de l’organisme, plus les progrès seront lents. Une fois la structure rééquilibrée, la mobilité peut mettre du temps à s’améliorer, il peut donc y avoir un temps de latence entre les séances et les progrès. Le retour de l’orthophoniste sera important.

Tous les ostéopathes sont-ils compétents par rapport à la problématique du retard de langage ?

Ceux qui le sont sont des spécialistes de la petite enfance. Malheureusement, cette spécialité n’est pas une spécialité académique aussi il n’est pas facile de les identifier. C’est avant tout l’expérience qui compte.

Un grand merci à Jean-Marie Briand, ostéopathe à Chatenay Malabry et à l’Hopital d’Antony, d’avoir répondu à nos questions !

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